Les Petits livres de conversation :
plus de 20 000 kilomètres plus tard…

À la suggestion d’une des co-créatrices de Nous, les femmes, nous sommes parties durant la première année du projet avec chacune un petit livre aux pages vierges. Nous avions comme tâche « d’enquêter » autour de nous, de faire des entrevues ou de demander aux personnes que l’on rencontrait d’écrire dans notre livre. En s’inspirant d’une citation de Carl Jung et de ses termes « d’ombre et de lumière », les personnes étaient invitées à écrire ce qu’elles trouvaient de lumineux dans le fait de vieillir et, au verso du livre, ce qu’elles trouvaient d’ombrageux. Les petits livres de conversation étaient lancés !

Nous les avons amenés avec nous en tournée partout au Québec, où  ils étaient intégrés dans l’installation lors de nos visites dans les groupes de femmes.

À ce jour, plus de 500 femmes et hommes, de 17 à 96 ans, ont généreusement participé à cette conversation qui ne se termine jamais. Joignez notre grande conversation en partageant votre expérience : quand vous pensez à votre propre vieillissement, que trouvez-vous lumineux ? Que trouvez-vous sombre ? Laissez votre message sur notre blogue ci-dessous !


« L’âme ne naît pas aujourd’hui ! Son âge se compte en millions d’années. La conscience individuelle n’est que le support d’une floraison saisonnière qui surgit du rhizome souterrain vivace, et celle-ci est en meilleure harmonie avec la vérité lorsqu’elle prend en compte l’existence du rhizome, car l’enchevêtrement des racines est mère de tout ». (Carl Gustav Jung)

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Quelques messages recueillis depuis janvier 2013 …

Vieillir, c’est accueillir la différence, le changement, l’apprentissage et rencontrer. Jour après jour, on est illuminée par la nouveauté et la beauté. Changer de rôles, apprivoiser. Découvrir de nouvelles libertés. S’assumer, s’affirmer, aimer.

Anonyme, La Marie Debout, Montréal, 31 janvier 2013

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Il ne faut pas regretter le fait de vieillir ! Nous pouvons répandre une grande luminosité autour de soi –  nos yeux voient différemment l’existence. Le cœur s’ouvre pour aider sans jugement ! Aimer prend une forme toute différente et là, nous pouvons dire

Vive la vie

Vive nos redits

Vive de pouvoir aimer !

 Yolande, 81 ans, La Marie Debout, Montréal, 31 janvier 2013

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J’ai 76 ans. Ma vie a toujours été pleine de tourbillons. J’ai besoin de vie autour de moi. Ma famille, mes amis, c’est sacré pour moi. J’aime connaître des personnes nouvelles, dialoguer avec elles. Ça m’apprend beaucoup et m’aide à vivre heureuse et vivante.

Anonyme, Chambly, 18 février 2013

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Vieillesse qui es-tu ? Que veux-tu ? Comment te définis-tu ? Existes-tu?

Moi, j’ai 72 ans et je ne me sens pas vieille. Je n’ai pas d’âge. Je rêve, je m’émerveille, je déguste, je savoure, je découvre, j’explore, je profite de ici et maintenant puisque c’est le seul qui existe vraiment. Merci pour aujourd’hui.

 Gabrielle, St-Jérôme, 27 février 2012

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Mon cœur d’écoute s’habille d’émerveillement, de tendresse, de compassion souvent quand la confiance s’installe et que l’amitié se déclenche. Il y a autant de merveilles chez autrui que dans la nature.

Jacqueline, 76 ans, CÉAF,  Montréal, 14 mars 2013

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J’ai 65 ans et depuis 5 ans je suis à la retraite. J’aime et j’apprécie ma liberté, les choix que je fais pour continuer à grandir, m’épanouir, découvrir. On me perçoit souvent comme une femme enfant et c’est vrai que je veux garder mon cœur et mon âme jeunes. J’attends encore beaucoup de la vie… J’ai confiance que je vais vivre une très belle vieillesse.

 Louise, Magog, 9 avril 2013

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Je crois en la vie. La vie est ce que je veux, j’avance dans les âges et vieillir est beau car l’expérience me grandit. Ce que je comprends aujourd’hui, je ne l’avais pas compris comme dans le passé. Je mange dans la vie malgré les morceaux coriaces. J’arrive à me dépasser. Le temps file mais je prends le temps de vivre.

Michelle, 47 ans, (de Cacouna), Rivière-du-Loup, mai 2013

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Bien vieillir, c’est voir que chaque journée est occasion d’apprendre, de mieux comprendre ce qui m’est donné de vivre.

Mireille, 64 ans, Rivière-du-Loup, mai 2013

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Le vieillissement apporte la lucidité qu’on n’a peut-être pas eue avant. Voir les choses pour ce qu’elles sont, avoir le temps de les apprécier est un bonheur.

Je reviens de loin. Avancer en âge me permet de prendre de plus en plus de maturité, c’est-à-dire de considérer le monde autour de moi et en tenir compte.

Odette, Rivière-du-Loup, mai 2013

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Pour en savoir plus sur nos Petits livres et pour lire l’intégral des messages, cliquez sur le lien :
http://nouslesfemmes.org/petitslivres.htm


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L’Association québécoise de gérontologie lance sa campagne « L’âgisme parlons-en ! »

L’AQG est fière de partager le fruit d’un de ses projets innovateurs créant un pont intergénérationnel avec les étudiants du programme Cinéma, médias et communication du Collège André-Grasset.

Pour la deuxième année de ce projet, l’AQG a lancé un défi encore plus osé à sept nouvelles équipes. Leur travail de création vise à proposer au public des attitudes et des comportements précis afin de contrer l’âgisme envers les aînés.

 

 

Site web : http://www.aqg-quebec.org/277/_concours_2013.gerontologie

Site web de l’Association québécoise de gérontologie : http://www.agisme.info

Voyez aussi l’article sur l’exposition itinérante au Québec, « Avoir sa place n’a pas d’âge » :
http://www.aqg-quebec.org/docs/Doc_presentation_exposition_finaleV3.pdf


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Pourquoi il ne faut pas s’imaginer vieux et fragile

Les personnes âgées qui se décrivent elles-mêmes comme vieilles et fragiles encouragent les comportements qui vont les confirmer et les enfermer dans cette situation. C’est la conclusion d’une petite étude menée par l’Université d’Exeter Medical School, présentée le 9 Avril à la Conférence annuelle de la British Psychological Society.

L’étude de Krystal Warmoth a été menée par interview en face-face auprès de 29 personnes âgées, résidant en Angleterre. Les questions portaient sur leurs expériences du vieillissement et de la fragilité, leur propre perception de soi et celle de leur entourage, leur évaluation de leur propre santé et leur participation à la vie active et sociale.

Les conclusions suggèrent qu’une telle attitude conduit à une perte d’intérêt à participer à des activités sociales et physiques, à un plus mauvais état de santé, à une qualité de vie dégradée mais aussi à la stigmatisation de la part des autres.

« En se voyant vieux et fragile, on agit comme si l’on est vieux et fragile », déclare un participant à l’étude. Les auteurs constatent même un cycle de régression partant de la perception de cette fragilité et conduisant à un désengagement des activités, comme l’exercice ou des activités physiques qui pourraient justement réduire ce risque de fragilité, ce désengagement conduisant à des problèmes de santé et une perte de mobilité puis d’autonomie.

En conclusion, cette petite étude donne toute sa dimension au rôle des facteurs psychologiques dans la santé, les activités sociales et l’autonomie des personnes âgées.

Source : Santé blog, le blog des professionnels de la santé :
http://blog.santelog.com/2013/04/15/psycho-et-vieillissement-pourquoi-il-ne-faut-pas-simaginer-vieux-et-fragile-british-psychological-society/

Pour lire l’article source :
British Psychological Society via University of Exeter :
http://www.exeter.ac.uk/research/newsandevents/news/title_278449_en.html


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Début d’une aventure… un récit de Thérèse Cloutier

Thérèse nous raconte comment elle s’est jointe à l’équipe de Nous, les femmes qu’on ne sait pas voir ! et ce qu’elle découvre au fil du temps…

Elles se croisent lors d’un congrès, font connaissance. Rien ne semble les rapprocher. L’une extravertie, expressive dans tout son corps, plutôt masculine, l’autre intériorisée, féminine.  À première vue deux personnes à l’opposé l’une de l’autre. Il a fallu un regard, une parole pour qu’un lien se crée, le dialogue s’engage.

Deux femmes passionnées par un même projet. Deux féministes dans l’âme, soucieuses d’aider des femmes à reconnaître leur dignité, à se mettre debout dans qui elles sont. Rapidement, naît en elles un projet pour l’avancée des femmes, en lien avec le vieillissement chez les femmes. Elles s’interrogent sur l’image que véhicule la société.

Depuis leur rencontre imprévue, elles avancent avec d’autres, parcourent les routes de la province, visitent les centres de femmes. Elles sensibilisent les femmes de tout âge au fait que vieillir n’est pas mourir à petit feu.

Vieillir, c’est entrer dans sa vie avec sérénité. C’est aller au bout de qui on est, c’est prendre sa place dans la chaîne humaine jusqu’à la fin. Nous en sommes un maillon.

Dans le mot vieillissement, il y a le mot vie.

On commence à vieillir dès le début de notre vie. De passage en passage, la personne vit des deuils, franchit des seuils qui l’amènent à son cœur d’origine, à découvrir le trésor caché au fond d’elle-même. Le corps change, perd de sa beauté selon certains critères, le cœur ne vieillit pas. Vieillir, c’est revenir chez soi. Vieillir, c’est s’accueillir dans sa vie.

« Être quelqu’un d’autre,  jamais ».

En vieillissant je m’émerveille au quotidien de la joie de devenir de plus en plus qui je suis. Comme dit la chanson : « Qu’il fait bon vivre quand on revient chez soi ». J’ai la sensation de rentrer chez moi en vieillissant. Qu’il fait bon vieillir en goûtant qui je suis. Les saisons ont passé, j’ai parcouru un long chemin, je suis dans la cinquième saison de ma vie. Je m’émerveille, c’est la plus belle.

Je laisse vieillir ce vin qui coule en moi, vin à saveur de sagesse, d’accomplissement, d’une vie réussie.

Je m’accueille, je suis moi, tout moi, juste moi.


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Le mur Troubadour de Fernande Forest :
murmures d’histoires

Visitez le site de l’artiste Fernande Forest et particulièrement son très beau mur Troubadour, une série de photomontages réalisés en collaboration avec des personnes âgées du Sud de la France :

 Au printemps 2012 j’ai été invitée par les petits frères des Pauvres de Toulouse en France à vivre aux côtés de personnes âgées et de bénévoles lors de leur séjour à Saint-Cernin, petit village du Lot, dans la maison de vacances de l’association. L’objectif de cette résidence : me donner l’opportunité de créer un corpus d’œuvres liée à l’expérience de la rencontre. Inclure les personnes âgées dans ce processus en plus de les instruire à mes recherches. C’est dans ce contexte de cohabitation et d’échange que chaque personne âgée a occupé une place de choix, inhabituelle et valorisante avec moi. Ce procédé a créé un rapport d’intimité et de confiance entre nous. Je me suis rendu compte assez vite que le sujet dominant de cette résidence c’était la personne humaine au sens universel, l’individu avec son histoire propre, bref, son unicité. L’image préconçue de la personne démunie et seule était dépassée.

Pour lire la suite et voir les images :

http://fernandeforest.com/2012/11/22/le-mur-troubadour-2012-travail-en-cours/


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