Qu’on ait trente, quarante, cinquante, soixante ou quatre-vingts ans, les anciennes normes qui régissaient les âges ont volé en éclats. Des jeunes qui n’en finissent plus d’être jeunes aux aînés hyperactifs, personne ne fait plus son âge ou ne sait plus comment le vivre. D’où vient cette confusion? Comment aborder aujourd’hui les différents âges de la vie? Faut-il ajuster notre conception des âges à la nouvelle réalité biologique ou changer les règles qui régissent les âges dans la société ? Les âges déboussolés présente cinq hommes et femmes entre 30 et 80 ans qui sont la preuve vivante que les âges ne sont plus ce qu’ils étaient. En leur compagnie et celle d’experts parmi lesquels la sexosophe Jocelyne Robert et l’auteur Jean-Louis Servan-Schreiber, Les âges déboussolés jette un regard amusé et salutaire sur cette révolution des âges à laquelle nous participons tous.
Un rassemblement dans le Vieux-Montréal suivi d’une marche jusqu’à la Place du Canada au Centre-Ville vient de prendre fin à l’instant. Ce fut l’occasion de rappeler les revendications du mouvement IDLE NO MORE tout en célébrant la richesse et la diversité des cultures autochtones.
L’événement était organisé par IDLE NO MORE QUÉBEC, Le Cercle des Premières Nations de l’UQAM et Terres en Vue.
Dans une perspective de rapprochement des nations, l’invitation était lancée aussi à la population non-autochtone désirant célébrer et exprimer leur solidarité.
Et nous étions nombreux et nombreuses à répondre à l’invitation, en toute amitié : enfants, hommes et femmes de toutes les générations – dont les Mémés Déchaînées !
Une belle grande fête, avec tambours, chants, marionnettes géantes… et l’occasion de lancer un message clair au gouvernement :
« Nous continuerons à promouvoir nos droits et le respect de la Terre Mère ! »
Pour lire l’invitation et consulter le site web du Cercle des Premières Nations de l’UQAM : http://www.cpn.uqam.ca/fr/cpn
En solidarité avec les revendications portées par le mouvement IDLE NO MORE, signons et partageons la pétition d’Amnistie internationale demandant au Premier ministre Stephen Harper de démontrer un engagement clair envers le respect des droits des peuples autochtones affirmés dans les traités, conformément au droit canadien et au droit international :
Il y a un an, jour pour jour, nous partagions sur ce blogue les conclusions du Conseil canadien de la santé selon lesquelles il est faux de croire que les vieux ruinent le système de santé, comme on l’entend partout !
Vous pouvez lire dans le Huffington Post du 15 juin 2013, un article percutant d’Alan Cassels, chercheur en politiques du médicament à l’Université de Victoria, qui dénonce lui aussi cette fausse idée.
Ne blâmons pas les baby-boomers
Selon les données statistiques, les dépenses en soins de santé ont passablement augmenté au cours des dernières décennies, mais les principaux responsables sont la croissance de la population en général (nous sommes de plus en plus), l’inflation (tout devient plus cher avec le temps), le vieillissement (avec l’âge nous utilisons davantage les services médicaux) et l’utilisation du système de santé (nous avons tous recours à plus de soins de santé que naguère, y compris des médicaments, des consultations médicales, des examens diagnostiques et de dépistage, et des services hospitaliers).
Entre autres chiffres, ceux-ci, qui nous laissent songeuses : une étude britanno-colombienne a démontré que la hausse des dépenses en santé au cours des 30 dernières années est attribuable à la croissance de la population dans une proportion de 7 %, au vieillissement dans une proportion de 14 %, à l’inflation dans une proportion de 19 % et à l’utilisation accrue des services dans une proportion de 59 %.
C’est toute l’équipe de Nous les femmes qu’on ne sait pas voir ! qui s’est rendue à Rivière-du-Loup la semaine dernière afin de vivre une expérience de tournage documentaire avec des comadres du Bas-Saint-Laurent. Nous étions seize amoureuses du fleuve, dans la vingtaine, trentaine, cinquantaine, soixantaine, soixante-dizaine, quatre-vingtaine (et un petit bébé de deux mois !) à prendre espace et parole dans l’installation devenue plateau de tournage pour l’occasion.
Deux journées d’atelier intensif nous ont permis de vivre ensemble une conversation animée et profonde sur notre vieillissement. Nous avons dansé, échangé sur nos expériences de vie autour d’un arbre à palabres ; nous avons partagé des moments intimes tout en festoyant. Nous avons exploré par la couleur, la texture et l’écriture les sens de notre avancée en âge, ce qui tend à se révéler lorsque nous arrivons à faire taire les bruits du monde extérieur qui nous compressent l’imaginaire ! Qu’est-ce que je ne sais pas encore que je sais ? Prendre le petit chemin de traverse que permet la création artistique afin de penser autrement, en dehors de la boîte, en dehors des idées reçues, des préjugés, du prêt-à-porter des opinions non examinées !
Qu’est-ce que j’aimerais transmettre à mes autres comadres ? Converser, c’est aussi un espace de création. Des mots résonnent encore dans ma tête, tout comme le chant des oies sauvages de passage dans le ciel printanier :
Mon rôle de grand-mère n’est plus une relation de devoir, mais un regard amoureux sur mon petit-fils… je fais un clin d’œil à la vie, je suis enfin capable de m’émerveiller… vieillir pour moi, c’est tendre vers un équilibre. Ça me fait du bien aujourd’hui d’arrêter le temps !… Je ressens l’urgence de vivre… J’apprends tous les jours des choses que je peux transmettre… Je me sens jeune à 74 ans, je deviens de plus en plus celle que je suis… Je mets mon pied à terre et la terre en tremble de vie ! … Pendant longtemps, je me suis sentie paralysée dans un corset de non-choix. Plus je vieillis, plus je sens que je peux choisir au lieu de subir… Je veux faire du neuf dans ma vie, dans ma journée. C’est tellement important de s’adapter, de faire des choses nouvelles, d’apprendre tous les jours. Maintenant, la femme de devoir a le temps de penser ! Et je me donne la permission… La liberté, c’est une valeur pour laquelle je vais me battre jusqu’à ma mort ! Et comme le disait si bien Odette : « je veux continuer d’aimer, aimer la vie, sans perdre ma capacité d’émerveillement ».
Toutes à notre façon, nous soulignons comment le fait d’être ensemble dans un groupe comme celui-ci donne des ailes ! Nous nous apprenons les unes des autres en parlant des choses qui comptent vraiment. En nous écoutant profondément. Nous ouvrons notre cœur et notre esprit en toute mutualité pour découvrir à l’infini ! Vivre à tous les âges, avec tous les âges, avec tous nos âges.
Merci, comadres du Bas-du-Fleuve, pour ces journées mémorables ! Merci pour votre grande générosité et votre ouverture de cœur ! Merci à madame Estelle, madame Marguerite, Brigitte, Odette, Mireille, Michelle, Mélanie, Suzanne et Jocelyne.
Merci au Centre des femmes du Grand-Portage pour cette belle collaboration entre centres de femmes ainsi qu’à nos complices de la Maison de la Culture de Rivière-du-Loup qui nous ont permis d’occuper si agréablement l’espace durant cinq journées.
En ce qui concerne nos deux complices réalisatrices de Rimouski, qui pour l’occasion captaient son et images : l’expression de notre gratitude pour votre délicatesse et votre grand savoir-faire… et savoir-être !
Nous prévoyons poursuivre le tournage documentaire cet automne, avec des femmes du Québec ayant elles aussi déjà vécu l’expérience Nous les femmes qu’on ne sait pas voir !
Joignez-vous à notre grand projet, celui de faire voler en éclats la mystique de l’âge ! Pour défaire les préjugés, les mythes et les clichés entourant le vieillissement et la vieillesse, nous devons nous rendre visibles l’une à l’autre.
Nous vous invitons donc à partager vos réflexions, découvertes, histoires de vie, témoignages, projets audacieux auxquels vous participez ou dont vous connaissez l’existence.
Nous voulons aussi offrir une visibilité à d’autres projets citoyens en lien avec notre démarche.
Notre blogue, c’est une conversation sur l’âge, pour tous les âges, avec tous nos âges, telle une œuvre sans fin et ouverte à toutes et à tous. Car comme le mot « âges » le contient : nous devons être plurielles pour trouver le mot « sage » !
Nous continuons à développer notre blogue et notre site web en rendant accessibles des extraits significatifs des images tournées, des récits-témoignages, des archives du projet, des entrevues avec des femmes qui nous inspirent.