C’est avec grand enthousiasme que les femmes de La Marie Debout ont reçu les enseignements de Dolorès Contré Migwans, également éducatrice depuis 25 ans, lors des deux ateliers du 27 février et 5 mars dernier.
Perlage : histoire, sens et pratique
Dans une ambiance décontractée, nous avons plongé dans l’univers culturel amérindien, Dolorès nous introduisant à l’histoire du perlage dans la vie des Amérindiennes. Comme elle le soulignait en début de présentation : « on connaît peu l’histoire des femmes amérindiennes ». Dolorès nous a parlé des luttes qu’elles ont toujours menées de façon créative. « Aujourd’hui, plus que jamais, les femmes posent les questions cruciales : c’est quoi notre rôle au niveau familial et communautaire ? Pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui, il faut connaître l’histoire ».
La présentation de Dolorès portait sur l’évolution du perlage à travers l’histoire, ses différentes méthodes, son rôle symbolique. Passionnant.
Après notre dîner communautaire, l’artiste nous a guidées dans la fabrication d’un bracelet en perles de verre, symbole du lien et de l’amitié.
Le Cercle de Vie et les quatre directions
La semaine suivante, Dolorès nous a initiées au Cercle de vie et les quatre directions dans la spiritualité autochtone. Elle a aussi raconté le récit de L’Arbre de Vie, en s’accompagnant au tambour. Dolorès nous a transmis plusieurs principes de bases et points communs entre les différentes nations autochtones, par rapport à l’environnement, la révérence face au tambour, au bâton de parole, à la notion de don et de partage.
Nous avons eu un échange très riche sur le précieux de la parole justement, le précieux de l’écoute, puisque l’une ne va pas sans l’autre ! Comment entrer en résonnance avec ce qui veut se dire plutôt que de réagir aux propos. La beauté de construire des idées ensemble. Le respect. « Le bâton de la parole, ça donne une force à la voix, à la parole », dira Dolorès durant cette matinée.
Dolorès a aussi abordé la dimension historique et politique des enseignements spirituels autochtones, interdits jusqu’aux années 50-60. Là encore, en entendant Dolorès raconter avec passion cette histoire à laquelle nous sommes toutes et tous liés, je me disais : mais quand aurons-nous la décence, morale et intellectuelle, de mettre au programme de toutes les écoles du Québec et du Canada, l’histoire des oppressions et des luttes des Premiers Peuples d’Amérique du Nord ? ! Une des luttes justement de Femmes Autochtones du Québec…
Bref… Après avoir partagé notre repas et palabré en masse, Dolorès nous a guidées lors d’un atelier créatif faisant appel aux sens et aux perceptions. Toutes les étapes nous préparaient à nous exprimer par le langage des formes et des couleurs, sur le sens de notre propre « Cercle de vie », que nous avons dessiné sur de grands cartons, à l’aide de pastels à l’huile.
La journée s’est terminée par un cercle d’échanges sur ce que nous venions de vivre.
C’est avec beaucoup de chaleur, de passion, de générosité que Dolorès Contré Migwans nous a guidées à travers ce trésor de savoirs-faire; de savoirs-être ! Nous sommes sorties plus fortes, plus solidaires encore de cette transmision si précieuse.
Toute notre gratitude et notre amité à toi, Dolorès !
Pour plus de détails sur ses enseignements, son livre et le Cercle d’apprentissage Docomig Learning Circle, cliquez ici : http://docomig.wordpress.com/