De la grande visite à la Marie Debout :
Catherine Joncas, du théâtre Ondinnok

Nous étions vingt femmes à nous réunir mercredi soir dernier pour rencontrer la cofondatrice du théâtre ONDINNOK, première compagnie de théâtre autochtone professionnelle du Québec, fondée en 1985.

Catherine nous raconte sa rencontre avec son conjoint et cocréateur de la compagnie, Yves Sioui Durand. Leurs traversées dans l’imaginaire, les voyages dans les Amériques, les explorations qui les amènent à produire de nombreux spectacles marquants depuis maintenant 30 ans.

Nous sommes suspendues à son récit, qu’elle nous livre d’une voix profonde et calme, tout son corps semblant danser ses mots. Catherine nous raconte certaines expériences qui l’ont marquée plus particulièrement, comme la légende inuit d’Ukuamaq, l’univers sacré des communautés maya-quiché du lac Atitlan au Guatémala dans Le désir de la reine XOC, le théâtre de guérison avec la communauté Atikamekw de Manawan, en Mauricie, le mythe de la création du monde selon les Hurons-Iroquois, Iwouskéa et Tawiskaron,  puis ce spectacle fou, Le Roi d’Hochelaga, joué au mois de janvier 1999 par moins 25 C degrés à la belle étoile et sous une grande tente cérémoniale (Shaputuan). Catherine nous en montre un court extrait, comme sorti du cadre du temps… Puis, point tournant pour Catherine, l’écriture de son premier texte, Le rendez-vous kiskimew, qui sera monté par la compagnie en 2000-2001.  Catherine nous offre un extrait, comme ça, sur le vif.  Nous sommes émues, transportées, saisies.

Quelques paroles remplies de feu semblent flotter dans les airs en cette froide soirée de janvier : les sociétés amérindiennes ne sont pas des sociétés morales, mais des sociétés éthiques; la légende inuit, c’est  le récit d’un combat chamanique; la grosse bûche du théâtre de guérison, sur laquelle on frappe jusqu’à apaisement; le travail avec les pierres… les pierres, ce sont les mémoires, les os de la terre; dans le mythe de création du monde, avant, il n’y avait rien; dans le travail de recherche, un mur d’ancêtres; la kokom, la grands-mère dans TU É MOI, la toute dernière production d’ONDINNOK; le travail sur l’imaginaire des langues Cree, innue… et cette vision de Catherine qui sort de son sac un très vieux dictionnaire français-cree !

Surveillez très bientôt la transcription de cette soirée unique…

Et en attendant, allez donc vous promener sur le site web d’ONDINNOK pour découvrir le trésor de leurs productions depuis 1985 :
http://www.ondinnok.org/fr/?m=accueil.

Également, cet article paru récemment dans le Journal des Alternatives, sur le rêve d’un centre artistique autochtone interdisciplinaire et interculturel portée, entre autres, par Catherine Joncas :
http://journal.alternatives.ca/spip.php?article7628

Toute notre gratitude et notre amitié à Catherine !

Nous avons voyagé, le temps d’une soirée, dans le plus beau des pays qui soit, celui de l’imaginaire.  Merci pour ta grande générosité ! À la prochaine fois !

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Une réponse à De la grande visite à la Marie Debout :
Catherine Joncas, du théâtre Ondinnok

  1. avatar Véronique Morel dit :

    J’ai voyagé au coeur de mes propres tiraillements, au coeur de mon incompréhension, au coeur du ressourcement que m’apportent ces rencontres intimistes avec les femmes de ma race. Le sang de nos veines coule dans les rivières de la Terre-Mère, notre cercle de guérison commun.

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