Des femmes de fleuve et de paroles !
Tournage à Rivière-du-Loup, du 16 au 19 mai 2013

C’est toute l’équipe de Nous les femmes qu’on ne sait pas voir ! qui s’est rendue à Rivière-du-Loup la semaine dernière afin de vivre une expérience de tournage documentaire avec des comadres du Bas-Saint-Laurent. Nous étions seize amoureuses du fleuve, dans la vingtaine, trentaine, cinquantaine, soixantaine, soixante-dizaine, quatre-vingtaine (et un petit bébé de deux mois !) à prendre espace et parole dans l’installation devenue plateau de tournage pour l’occasion.

Deux journées d’atelier intensif nous ont permis de vivre ensemble une conversation animée et profonde sur notre vieillissement. Nous avons dansé, échangé sur nos expériences de vie autour d’un arbre à palabres ; nous avons partagé des moments intimes tout en festoyant. Nous avons exploré par la couleur, la texture et l’écriture les sens de notre avancée en âge, ce qui tend à se révéler lorsque nous arrivons à faire taire les bruits du monde extérieur qui nous compressent l’imaginaire ! Qu’est-ce que je ne sais pas encore que je sais ? Prendre le petit chemin de traverse que permet la création artistique afin de penser autrement, en dehors de la boîte, en dehors des idées reçues, des préjugés, du prêt-à-porter des opinions non examinées !

Qu’est-ce que j’aimerais transmettre à mes autres comadres ? Converser, c’est aussi un espace de création. Des mots résonnent encore dans ma tête, tout comme le chant des oies sauvages de passage dans le ciel printanier :

Mon rôle de grand-mère n’est plus une relation de devoir, mais un regard amoureux sur mon petit-fils… je fais un clin d’œil à la vie, je suis enfin capable de m’émerveiller… vieillir pour moi, c’est tendre vers un équilibre. Ça me fait du bien aujourd’hui d’arrêter le temps !… Je ressens l’urgence de vivre… J’apprends tous les jours des choses que je peux transmettre… Je me sens jeune à 74 ans, je deviens de plus en plus celle que je suis… Je mets mon pied à terre et la terre en tremble de vie ! … Pendant longtemps, je me suis sentie paralysée dans un corset de non-choix. Plus je vieillis, plus je sens que je peux choisir au lieu de subir… Je veux faire du neuf dans ma vie, dans ma journée. C’est tellement important de s’adapter, de faire des choses nouvelles, d’apprendre tous les jours. Maintenant, la femme de devoir a le temps de penser ! Et je me donne la permission… La liberté, c’est une valeur pour laquelle je vais me battre jusqu’à ma mort ! Et comme le disait si bien Odette : « je veux continuer d’aimer, aimer la vie, sans perdre ma capacité d’émerveillement ».

Toutes à notre façon, nous soulignons comment le fait d’être ensemble dans un groupe comme celui-ci donne des ailes ! Nous nous apprenons les unes des autres en parlant des choses qui comptent vraiment. En nous écoutant profondément. Nous ouvrons notre cœur et notre esprit en toute mutualité pour découvrir à l’infini ! Vivre à tous les âges, avec tous les âges, avec tous nos âges.

Merci, comadres du Bas-du-Fleuve, pour ces journées mémorables ! Merci pour votre grande générosité et votre ouverture de cœur ! Merci à madame Estelle, madame Marguerite, Brigitte, Odette, Mireille, Michelle, Mélanie, Suzanne et Jocelyne.

Merci au Centre des femmes du Grand-Portage pour cette belle collaboration entre centres de femmes ainsi qu’à nos complices de la Maison de la Culture de Rivière-du-Loup qui nous ont permis d’occuper si agréablement l’espace durant cinq journées.

En ce qui concerne nos deux complices réalisatrices de Rimouski, qui pour l’occasion captaient son et images : l’expression de notre gratitude pour votre délicatesse et votre grand savoir-faire… et savoir-être !

Nous prévoyons poursuivre le tournage documentaire cet automne, avec des femmes du Québec ayant elles aussi déjà vécu l’expérience Nous les femmes qu’on ne sait pas voir !

À suivre…

Tournage à Rivière-du-Loup, du 16 au 19 mai 2013

Notre tournage à Rivière-du-Loup en photos

Cliquez sur l’image pour agrandir et voir le diaporama.


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