Un beau retour à la maison hier, alors que nous étions dix-huit femmes à braver les vents violents soufflant sur Montréal ! Nous avions de 25 à 81 ans, mais en vivant cette chaleureuse journée ensemble, nous exprimons tous les âges qui nous habitent, qui nous constituent.
Quelques-uns des moments qui me touchent tout particulièrement :
Cécile, que je sais être passée par plusieurs années de grandes épreuves, qui nous dit juste avant d’aller dîner : j’aime vieillir ! La seule alternative à ne pas vieillir, c’est de mourir… je choisis de vivre dans la joie !
Yolande, notre aînée aujourd’hui, qui nous raconte une promenade en forêt avec ses petits-enfants. Afin de ne pas se perdre dans les sentiers sauvages, elle dépose des rubans rouges sur des branches d’arbre. Et son petit-fils de lui dire : mais avec toi grand-maman, on ne se perd jamais ! Cette anecdote prend figure de métaphore et provoque plusieurs réflexions sur l’importance d’avoir des modèles pour le bien-vieillir. Nous palabrons sur La danse des grands-mères, sur le fructueux dialogue entre les générations devenu enfin possible, une idée bien développée par Yolande justement : elle dit que c’est la première fois dans l’histoire, selon elle, que les vieux et les jeunes peuvent se parler d’égal à égal. Elle compare ce qu’elle peut vivre aujourd’hui avec les jeunes et le silence imposé qu’elle a vécu envers ses parents ou ses grands-parents. Intéressant, car on entend souvent l’idée reçue « qu’avant, c’était mieux, c’était le bon vieux temps, tout le monde vivait ensemble… ».
Belle tirade de Fabienne sur le privilège de vivre et de travailler dans un centre de femmes : un lieu où on peut s’exprimer sans être jugée. Un espace sécuritaire, non compétitif, qui accueille la diversité des expériences et où l’on peut sortir grandie du choc des idées. En parlant de son vieillissement, elle nomme son désir de conjuguer « sombre et lumineux » dans son avancée en âge, pour que jaillisse de l’éclat, pour vivre un vieillissement éclatant. Lise, Lyse et Louise élaborent quant à elles sur comment elles apprennent tous les jours, elles découvrent et redécouvrent tous les jours, dans la pleine attention du temps qui passe.
Très belles contributions également des deux jeunes femmes présentes avec nous : Sarah-Maude qui a travaillé en duo avec Yolande sur un dessin. Elles ont travaillé durant une heure, sans mot, sur le thème du pont entre les générations. Geneviève, quant à elle, a particulièrement aimé danser en début de journée avec ces corps de tous les âges ! Elle nous a parlé du lien très fort qu’elle a eu avec sa grand-mère, les deux s’accompagnant l’une l’autre.
Merci encore à vous toutes, comadres, pour toutes ces inspirations… et respirations profondes !
Merci à : Nathalie, Maryse, Yolande, Sarah-Maude, Lyse, Martine, les deux Louise, Arlette, Hélène, les deux Cécile, Geneviève, Jeanine et Fabienne. Merci à Julie pour avoir tenu le fort durant l’atelier…
Prochain atelier : Ainsi soit-elle, à Chambly. À suivre…
1 février 2013
Notre atelier à la Marie Debout, dans Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, en photos
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19 février 2013
Nous étions 21 femmes hier au centre Ainsi Soit-Elle de Chambly à danser cette danse des grands-mères, avec tous nos âges. Nous nous sentions sans âge à dire vrai, malgré nos 32 ans, nos 56 ans, nos 63 ans ou nos 76 ans ! Ou devrais-je dire grâce à nos 32, 56, 63 et 76 ans !
Oh bien sûr, comme le racontaient certaines, les signes du vieillissement se laissent voir, sentir dans le corps qui fait mal parfois. D’autres racontaient leurs peurs ou leur colère lorsque le regard des autres les traverse, les stigmatise à cause de leur âge. Dévastateur pour le cœur et pour l’âme.
Mais dans le cercle de comadres que nous formions ensemble hier, en écoutant nos récits de vie et nos quêtes de liberté, les chemins d’entraide et de solidarité, je me disais : vieillir prend aussi le visage d’une grande aventure ! Comme Julie le disait si bien, lorsqu’elle s’exclama : je vous regarde et je n’ai pas peur de vieillir ! Vous regarder, vous côtoyer, vous voir dans votre solidité, avec toute votre expérience que vous partagez, cela me donne espoir dans les étapes suivantes de ma vie !
Je me sentais inspirée par les récits des femmes qui nous racontaient comment la retraite a été pour elles un tremplin pour enfin vivre d’autres dimensions d’elles-mêmes. Claudine nous parlait de l’importance de traverser les deuils successifs, petits et grands, apprendre à vivre de nouveaux rôles quand les enfants partent de la maison ou que le conjoint nous quitte pour un autre monde. Krystiane quant à elle nous a partagé ses réflexions sur son chemin du bien-vieillir, de l’influence que nous avons à cet égard sur nos proches. Et Sylvie de renchérir sur l’importance d’avoir des modèles, en nous racontant sa relation avec ses grands-parents. Toutes ont souligné à leur façon l’importance d’être en liens à travers les générations, comment le contact est essentiel pour continuer d’apprendre tout en transmettant ses acquis, ses savoirs d’expérience.
Il fut beaucoup question de spiritualité aujourd’hui, de quête d’authenticité, d’agrandissement de soi à travers les liens de solidarité et de sororité. Je retiens cette sortie enflammée de Michelle : j’ai le droit d’exister ! J’ai le droit d’être vieille ! J’ai le droit d’exister en étant vieille !
Nous nous laissons sur cette citation d’Antonine Maillet : Beaucoup de jeunes ont vieilli prématurément, alors que bien des vieux restent jeunes parce qu’ils ont conservé la capacité de désirer, de rêver, de s’émerveiller, de revoir chaque matin le monde avec un regard neuf (Magazine VIVRE, juillet-août 2012).
Il faisait chaud au cœur et à l’âme hier à Chambly, merci à vous toutes pour vos inspirantes envolées ! Merci à Manon, Nicole, Jeannine, Suzanne, Jocelyne, Anne, Michelle, Josée, Krystiane, Louise, Gaétane, Huguette, Lise, Claudine, Georgette, Ginette, Sylvie et Julie. Et un grand merci à Johanne pour avoir rendue possible cette journée.
19 février 2013
Notre atelier à Chambly en photos
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27 février 2013
Nous sommes 18 comadres réunies aujourd’hui au centre Les Unes et les Autres de Jérôme.
Les femmes sont arrivées tôt, elles se promènent dans l’installation, minutieuses dans leur attention aux détails des images, des mots des petits livres, des petites sculptures dans les boîtes. Je sens déjà comme la journée sera forte en intensité.
Nous dansons joyeusement dans l’atmosphère chaleureuse du centre complètement transformé pour l’atelier. Diane sait nous guider dans ce jeu de la leader où les unes inspirent les autres par des mouvements qui leurs sont propres. Nous parlons sans mots avec nos corps historiés, où les âges deviennent des chapitres inspirants de notre grand livre collectif ! Et nous dansons aussi avec les mots, avec les idées qui se déplient, qui se déploient tout au long des échanges en cercle.
Les femmes sont généreuses de leurs histoires de vie, de leurs parcours, de leurs découvertes au gré des années qui passent. Comme l’écrit si bien Clarissa Pinkola-Estés à propos des comadres, nous veillons les unes sur les autres, nous sommes à l’écoute les unes les autres, nous nous apportons des enseignements mutuels en échangeant de cœur à cœur.
L’âme est souvent évoquée lors de cette journée. Le cœur, le sens des parcours parfois sinueux de nos vies, l’importance des liens et des solidarités, la célébration du moment présent, savoir plonger dans ce qui se présente avec ouverture, malgré et peut-être parce que l’enjeu est de traverser les peurs et la souffrance. Les femmes ne disent jamais ces mots, mais ils me viennent à l’esprit en entendant les témoignages qu’elles partagent aujourd’hui : courage, résilience, vivance, soif de connaître jusqu’au dernier souffle !
Merci à vous toutes comadres de Saint-Jérôme pour les conversations profondes et l’inspiration de vos œuvres d’âmes ! Merci à Kalina, Marie-France, Marie-Michèle, Danielle, Manon, Gabrielle, Lise, Carole, Jacqueline, Suzanne, Anna Maria, Channel, Julie, Christiane, Mélanie.
Prochaine visite : le centre d’éducation et d’action des femmes de Centre-Sud…
27 février 2013
Notre atelier à Saint-Jérôme en photos
