Quel séjour venons-nous de vivre au CÉAF du 13 au 18 mars ! Et quelle merveilleuse façon de conclure le volet montréalais de notre tournée !
Les femmes du centre d’éducation et d’action des femmes de Centre-Sud nous ont accueillies à bras ouverts pour plusieurs journées d’activités autour de Nous, les femmes : deux jours de tournage et une journée d’atelier avec un autre groupe de femmes.
L’aventure a débuté mercredi soir dernier, alors que nous avons fait le montage de notre installation pour le tournage du jeudi et du vendredi. Nous étions 21 femmes de La Marie Debout, du Centre des femmes d’ici et d’ailleurs et du CÉAF à vivre deux journées intensives d’atelier. Les femmes réunies avaient toutes vécu l’expérience une première fois au cours de notre tournée dans la région montréalaise et nous désirions nous réunir entre centres afin d’approfondir les réflexions et les explorations autour de notre vieillissement. Prétexte à l’origine de cet événement : tourner ce qui allait se vivre et ainsi laisser des traces.
Martine Gignac et Geneviève Genest, nos comadres vidéastes de Rimouski, avec la précieuse assistance de Manon Choinière de l’Écho des femmes de la Petite-Patrie, assuraient la captation vidéo des précieux échanges tout au long des deux jours. Ce tournage était le premier d’une série : le prochain aura lieu avec des femmes du Bas-du-Fleuve en mai prochain. À ce sujet, je vous reviens très bientôt avec un billet spécial vous décrivant notre excitant projet de film et de livre documentant l’expérience Nous, les femmes qu’on ne sait pas voir. À suivre…
Merci du fond du cœur à toutes les comadres qui ont si généreusement participé à créer ces grands moments : Paulina, Isabel, Ana Maria, Lourdes, Diane, les Louise, Lise, Irène, Jacqueline, Carole, Maryse, Yolande, Fabienne et Julie.
21 mars 2013 - Tournage au CÉAF
Notre tournage au CÉAF en photos
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Et ce n’est pas tout…
Le séjour au CÉAF se continuait lundi dernier, alors que 15 femmes de 36 à 79 ans sont venues découvrir l’univers Nous, les femmes et vivre une journée d’atelier des plus émouvantes.
Après une danse animée par Diane Richard, nous avons lu ensemble ces mots tressés qui suscitent tant d’images et d’idées et qui alimentent nos conversations. Des phrases résonnent encore en moi : je n’ai plus le temps d’avoir peur ! Parfois je me sens tellement en colère : ça fait pousser ma dent de louve ! La visibilité, l’invisibilité, qu’est-ce que ça vient chercher en moi ? Parfois, je trouve que l’invisibilité ça peut être utile… Être une grand-mère, ça me rajeunit ! J’ai tellement le goût de vivre ! Le temps passe, oui. Mais dans le vieillissement, je trouve que c’est nous qui passons ! J’ai l’impression qu’enfin je suis en train d’accoucher de moi ! J’arrive de plus en plus en moi et j’aime me créer ! J’ai le droit à ma place, à ma voix ! Je vais avoir 80 ans et j’ai encore quelque choses à donner, à contribuer, je suis comme l’écorce de cet arbre photographié : cette force en moi.
Une femme nous raconte comment elle a mis du temps à demander, à apprendre à recevoir. Elle partage son histoire avec grand cœur, nous dit qu’elle n’est pas qu’une maladie. Elle dit : je SUIS mon corps et mon corps, ce n’est pas qu’une blessure. Je suis tellement plus qu’une maladie. Cela amène une autre femme à nous raconter comment souvent, lorsqu’elle répond aux besoins des autres, elle prend aussi soin d’elle-même, elle se fait du bien en faisant le bien en quelque sorte. Une autre femme, très vibrante, nous raconte son cheminement au gré des années, comment elle arrive de plus en plus à s’arrimer à d’autres « je », à d’autres sujets significatifs, dans la solidarité, ce qui lui donne de la solidité.
Je suis tellement touchée par ce témoignage : à cause de ma maladie, je ne vieillirai pas. Je n’aurai pas le temps de vieillir. J’envie celles qui vont avoir des rides !
Encore une fois, cette journée de vivre-ensemble intergénérationnel nous fait grandir un peu plus, à travers les enseignements mutuels des comadres. Comme plusieurs le soulignent en fin de rencontre, chacune dans leurs mots : toute cette journée dans cet environnement d’art et de réflexions, entre femmes de tous les âges engagées à « parler des choses qui comptent vraiment », ça fait tellement de sens ! Comme le disait avec éloquence Victoria : je suis arrivée avec une blessure, j’en ai fait une œuvre d’âme, je repars avec une guérison dans le cœur.
De chaleureux mercis à Claudine, Lynda, Marjolaine, Jocelyne, les deux Johanne, Lucie, Cecilia, Pascale, Tanny, Guylène, Diane, Victoria et Catherine.
Notre reconnaissance aux travailleuses du CÉAF pour leur accueil enthousiaste !
Prochaine visite inscrite dans notre calendrier : Magog, le 9 avril. À suivre…
21 mars 2013
Notre atelier au CÉAF en photos
