Un lancement de film émouvant à Montréal
: dimanche 1er février, une conversation qui se poursuit

Nous étions plus de cent femmes et hommes de différentes générations à braver le froid hier après-midi, pour nous retrouver au Petit Auditorium du Collège Maisonneuve. Les travailleuses, les administratrices et les stagiaires de La Marie Debout n’ont ménagé aucun effort pour organiser le lancement tant attendu du film Nous les femmes qu’on ne sait pas voir.

Que d’émotions !

Une soixantaine de personnes sont restées après la projection pour une conversation avec la réalisatrice, Martine Gignac, et les coanimatrices, Thérèse Cloutier, Diane Richard, Suzanne Boisvert, Lise Gratton, Nicole Desaulniers et Diane Trépanière. En voici quelques extraits :

La première chose qui m’a impressionnée dans le film, c’est la beauté des femmes, filmées pas de maquillage. Et vous étiez d’une beauté, d’une lumière extraordinaire ! Au même titre que si c’était préparé pour faire du cinéma ! Et c’est cette magie-là, je pense, qui peut nous donner de l’espoir. On n’est pas obligées d’aller dans «l’esthétique» pour se faire voir.

Ce qui m’a frappée et émerveillée en même temps, j’ai trouvé ça très touchant et très beau, c’est l’immense décalage entre ce qu’on entend sur les personnes âgées autour de nous, dans la société, et ce qui est là dans le film. C’est un immense hymne à la vie, je trouve.

Ça m’a fait beaucoup de bien le film ! La transmission et le lien intergénérationnel m’intéressent beaucoup. Et ces temps-ci dans ma vie, je m’ennuie de mes grands-parents, que je n’ai plus. Il me semble que j’aimerais ça que ma grand-mère soit à côté de moi, en ce moment, pour lui poser des questions, qu’elle m’accompagne dans ma vie. J’aimerais juste partager une idée qui est montée pendant que j’écoutais le film : pourquoi ne pas partir un projet «adoptez une grand-mère» ?

Moi j’ai trouvé que c’était très thérapeutique. Et j’espère que ça va être disponible dans tous les centres de femmes à travers le Québec !

Ça m’a fait pleurer ce film. Et j’étais jalouse! J’aurais aimé vivre ces expériences-là ! Je trouve que vous avez eu une idée formidable de filmer. Ça aurait pu être un projet à travers le Québec, sans que ce soit filmé nécessairement. C’est d’une richesse que ce soit immortalisé, ces moments-là. Entre autres choses, pour le partage. Vraiment, je suis touchée ! Je trouve que ça nous donne une toute autre vision que ce qu’on entend à tous les jours, sur notre Québec vieillissant : être une femme et avancer en âge, c’est rafraîchissant, c’est rassurant que de voir ce qu’on peut faire avec notre vie.

À chaque séquence du film, je trouvais que ça éclatait dans beaucoup de directions riches. Alors, que ce soit les témoignages des femmes, que ce soit la qualité des images. Quelque fois, je me disais : oui, la caméra aime ces femmes-là ! Ça paraissait beaucoup. La musique aussi est venue me chercher !

Quand je suis arrivée ici, je pensais qu’on allait parler des autres qui ne peuvent pas nous voir. Et je m’en venais ici pour m’armer, pour combattre, pour leur donner une volée à ceux qui nous voient pas ! Puis je me rends compte que ça part d’ici (elle fait un geste vers le cœur). Ça part d’en dedans de nous.

Pour moi, c’est un film libérateur pour les femmes de 50 ans qui regardent les femmes plus âgées et qui se disent que tout l’espoir est là. Pour moi, il y a énormément d’espoir pour les femmes de 50, 60 ans, à regarder les modèles de femmes que vous nous avez présentés. C’est très enrichissant. Et c’est un film intergénérationnel parce qu’autant les jeunes femmes peuvent regarder ce film-là en regardant leur mère, en regardant leur grand-mère, puis en les appréciant peut-être autrement. Moi, c’est le message que j’ai reçu. Je vais regarder ma mère avec d’autres yeux maintenant.

C’est un film magnifique. Ce qui me touche particulièrement, c’est la bienveillance qu’il y a dans ce film, tout du long. Avec l’espace pour accueillir chaque personne. Vous êtes allées chercher des paroles et on déconstruit l’âgisme là-dedans. Et on découvre ce que c’est de s’exprimer en dehors des rôles, des petites cases. Je trouve que c’est un beau document pour animer et aller plus loin.

Moi, par rapport au vieillissement, j’ai des préjugés. J’ai des jugements. J’ai toutes sortes de concepts qui font que je ne m’accueille pas. Et je trouve que c’est la même chose pour toutes les femmes. On est toutes pognées avec tous nos préjugés, nos jugements face aux femmes, ce qu’on nous a inculqué, on l’a intégré. Puis on ne se voit pas nous-mêmes. Je ne me vois pas ! Parce que je voudrais être ceci ou je voudrais être cela. C’est ça qu’on m’apprend à être. Mais ce n’est pas «être», ça ! Ça, c’est paraître ! Et quand on arrive à être, on peut se voir. Et pour moi, le film m’appelle dans ce sens-là.

Merci à vous toutes et tous pour cet échange riche et généreux !

Les prochaines projections : Ville-Marie (6 mars), Rimouski (10 mars) et Mont-Joli (11 mars). Surveillez notre blogue pour des détails très bientôt !

Plus je pense au documentaire, à ce que j’ai ressenti en présence des femmes présentes au lancement, plus je vois l’abondance de lumière, de paix et de sérénité qui s’en dégage. Qu’elle fait du bien, cette réflexion sur le vieillissement. (Véronique Morel)

Le film est maintenant disponible en DVD.

Pour plus d’information :
info@lamariedebout.org
(514) 597-2311
www.lamariedebout.org

Cliquez sur l’image pour agrandir et voir le diaporama du lancement.

Lancement

Lancement de notre film

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Une réponse à Un lancement de film émouvant à Montréal
: dimanche 1er février, une conversation qui se poursuit

  1. avatar Lise Dugas dit :

    Je veux vous dire un très très grand merci pour le sous-titrage du film . Quelle délicate attention envers les personnes malentendantes ! Bonne continuité , je vous aime !

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