Au moment d’entreprendre son vaste projet d’art communautaire en 2009, les membres de La Marie Debout constataient comment les femmes qui avancent en âge semblent devenir invisibles dans la société dominante. Elles souhaitaient apparaître dans leur diversité, témoigner qu’il est possible de vieillir actives, engagées, pleinement impliquées dans le monde qui les entoure. Elles voulaient provoquer des réflexions menant d’autres personnes à rejeter les stéréotypes entourant le 3ième âge et ainsi prendre une part active dans la vie de leur communauté.
Au gré des nombreuses rencontres intergénérationnelles que nous avons faites, nous avons constaté le degré de souffrance engendré par les miasmes de la peur (de l’âgisme). Mais du même souffle, nous avons constaté comment un travail profond sur l’imaginaire, sur l’intériorisation des stéréotypes, peut être libérateur et porteur de changements. Car en changeant le regard que nous portons sur les sens profonds du vieillissement, c’est la société toute entière qui se retrouve remise en question : pour plus de justice sociale, plus de conscience et d’humanité, plus de participation citoyenne.
Que cette remise en question soit portée par des femmes aînées est, hors de tout doute, une grande source d’empowerment. Les centaines de femmes de tous les âges qui ont participé au projet en témoignent, elles se sentent aux premières loges d’une grande révolution, ce que plusieurs d’entre elles ont appelé « le nouveau vieillissement » et non plus des citoyennes de seconde zone.
La question de la transmission est un sujet central dans notre projet car nous avons constaté depuis le début de notre aventure le grand besoin d’images, de ressources, d’outils sur lesquels s’appuyer afin d’initier de nouveaux projets citoyens subvertissant les stéréotypes ou les idées reçues très prégnantes dans notre société. En bref, nous avons toutes et tous grand besoin de films, d’images, de livres, de témoignages, d’histoires qui viennent nourrir nos réflexions et nos imaginaires, qui soient porteurs d’inspiration plutôt que de peur.
Pour en savoir plus sur l’origine de notre projet, rendez-vous sur notre site web : http://nouslesfemmes.org/origine.htm