De la grande visite à La Marie Debout mercredi dernier, alors que Sonia Bonspille Boileau est venue de Gatineau nous présenter son film LAST CALL INDIAN.
D’origine Mohawk, Sonia est une réalisatrice et scénariste primée qui connaît depuis quelques années une ascension notoire dans le monde artistique et médiatique. Diplômée de l’école de cinéma Mel Hoppenheim de l’Université Concordia, Sonia a mis sur pied et réalisé des projets télévisuels en anglais et en français allant de la programmation pour enfants, aux documentaires à caractère social. Son travail en réalisation et en scénarisation a pu être apprécié sur les ondes de plusieurs diffuseurs tels que CBC/SRC, APTN et Canal D et se voit célébré lors des galas prestigieux comme les Gemini Awards et les Prix Gémeaux. Sonia a notamment remporté le PRIX DE LA DIVERSITÉ aux Gala des Prix Gémeaux 2011 pour son documentaire LAST CALL INDIAN.
C’est dans une atmosphère détendue que Sonia nous a d’abord raconté sa trajectoire : sa quête identitaire, la crise d’Oka qu’elle a vécu à 13 ans, les effets sombres et lumineux de ce point tournant à Kanesatake. Elle nous décrit en toute simplicité comment jusque là, la communauté parfois divisée jusqu’à la crise avait appris à se tenir ensemble.
Avec une grande sensibilité, un humour pétillant et une finesse d’analyse, Sonia chevauche les dimensions poétiques, politiques et personnelles des quêtes identitaires autochtones. De sa propre quête comme jeune femme, comme jeune créatrice mohawk. Elle nous parle du moment où elle découvre par hasard, en fouillant dans des archives, que son grand-père avait vécu onze années de pensionnat indien. Le silence dans la famille. Comment elle fût la première à lui poser des questions. Sortir du silence. C’est d’ailleurs l’élément déclencheur qui l’amènera à écrire LAST CALL INDIAN qu’elle nous projette ce soir. Et parmi les nombreux points d’intérêt dans ce film, on peut voir comment la quête de Sonia enracinera son lien avec sa mère, à qui elle transmet aussi le goût d’en savoir plus. Comme quoi, la transmission peut se faire aussi de fille en mère, de jeune en vieille génération !
Parlant de l’importance de la culture et des arts chez les Autochtones, Sonia dit : « on nous a déraciné et l’art nous permet de nous enraciner ».
Passionnante soirée où il est question de détachement et d’attachement à la culture, de l’importance de la transmission et pas seulement aux générations futures, des sens et des leçons que l’on peut tirer des événements d’Oka, l’espoir des alliances biophiles porté par le mouvement IDLE NO MORE…
Nous sommes seize femmes animées d’un même souffle, un cœur chaleureux qui bat dans la convivialité et qui n’a que faire du froid de février et de l’oubli !
Toute notre gratitude à toi, chère Sonia et à bientôt !
Pour voir un clip du film LAST CALL INDIAN : http://www.soniaboileau.com/#!clips
UN PETIT MOT DE VÉRONIQUE MOREL
Après avoir passé un moment passionnant avec Sonia Bonspille Boileau à La Marie Debout, mes recherches m’ont menée à Francine Lemay, traductrice d’une anthologie de l’histoire du peuple de Kanesatake écrite par Brenda Gabriel et Arlette Kawanatatie Van Den Hende. Sœur du caporal Lemay tué lors de la crise d’Oka, à l’été 1990, elle inspire par la démarche de pardon qu’elle a faite auprès des Mohawks.
Autour du livre À l’orée des bois :
http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/291250/vingt-ans-apres-la-crise-d-oka-la-soeur-du-caporal-lemay-traduit-un-livre-sur-les-mohawks-de-kanesatake » target= »_blank »>http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/291250/vingt-ans-apres-la-crise-d-oka-la-soeur-du-caporal-lemay-traduit-un-livre-sur-les-mohawks-de-kanesatake
Également, dans le film QUÉBEKOISIE, présentement à l’affiche dans plusieurs salles au Québec, madame Lemay nous raconte son parcours. Un film à ne pas manquer !