On dirait bien que la magie de la semaine a opéré en ce samedi matin : un soleil inespéré nous permet de tourner dans la ville et de terminer l’installation de la l’arbre-sculpture. Oh joie !
Lorraine me disait : c’est fou, on dirait qu’elle danse ! Et Josée de rajouter : elle danse dans le vent la danse des grands-mères ! Elle a pris vie d’elle-même aujourd’hui, elle a pris racine dans le paysage du parc d’art public. Elle nous a dévoilé ses couleurs, dansé sa joie et on dirait qu’elle murmure des mots très anciens, souterrains, qui reviennent en écho jusqu’au lac !
Oui, c’est vrai, on dirait un arbre à souhaits, un arbre à messages. Un arbre à secret : si on se tient suffisamment longtemps, silencieusement, à ses côtés, l’arbre-sculpture, la Grand-Mère, est généreuse. Elle nous parle de sa solidité, de sa fragilité, du passage du temps et du vent dans la vie. Tout au long de notre vie. Si on demeure suffisamment longtemps à l’écouter, on a envie de lui laisser un message en retour, comme toutes ces œuvres colorées posées tout autour d’elle par les femmes de l’atelier.
Nous sommes très émues. Nous entendons battre le cœur de l’Ancêtre.
Elle se tient debout et nous aussi, fières d’appartenir à sa lignée !
Notre aventure s’achève à Ville-Marie. Nous reprenons la route vers Montréal demain matin, et les réalisatrices, Martine et Geneviève, retournent à Rimouski lundi. Que de kilomètres entre Ville-Marie, Montréal et le Bas-du-Fleuve ! En même temps, nous éprouvons ce sentiment très fort d’avoir atteint quelque chose de profond, d’intime, de transformateur avec toutes les femmes du groupe. Ce sentiment d’avoir parlé de choses « qui comptent vraiment », comme l’écrit Clarissa Pinkola-Estés. Quel privilège de prendre le temps de s’apprendre les unes les autres. Nous repartons le cœur léger car notre lien de créatrices d’œuvres d’âmes nous habite. Il ne peut que palpiter lui aussi dans le vent.
Voici quelques photos de Nicole et de moi, Suzanne, prises aujourd’hui. Et encore une fois, nous gardons le suspense pour l’œuvre, car vous pourrez seulement la voir dans son intégralité dans le film achevé… à moins que vous ne passiez par ce parc d’art de la rue Notre-Dame, à Ville-Marie ! Je vous le souhaite !
Toute notre gratitude aux femmes merveilleuses du centre des femmes du Témiscamingue et aux artistes de l’atelier Cent Pressions.
Et un salut particulier à Josée, pour sa passion !
3 novembre 2013
Nous, les femmes en tournage à Ville-Marie : jour six
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