La journée de travail débute à 7 :30 aujourd’hui encore. Au réveil, le brouillard nous empêche de voir l’autre côté de la rive. Il pleut… Aïe ! Nous avions prévu travailler dans le parc, sur la sculpture… Mais la vie est bonne pour nous car une fois notre échange en grand groupe terminé dans l’atelier, la pluie cesse pour plusieurs heures !
Les passants de Ville-Marie ont pu voir douze femmes affairées autour d’un tronc d’arbre fixé sur une base de métal bleu gris. Quant à moi, voici ce que j’ai vu tout en le vivant au même moment : des femmes touchent, sentent, tournent autour de dizaines de racines aux formes extravagantes disposées sur le sol, en cercle autour du socle. Quelque part entre l’improvisation, le rituel de passage et de deuils et la simple exploration de la matière, nous avons entrelacé nos imageries singulières – racine par racine, tranche de vie par tranche de vie. Et l’œuvre collective prenait peu à peu sa forme dans l’espace public du parc, telle une célébration de la danse des grands-mères. Des femmes de différentes générations chantent le chant de l’arbre, le chant du vivant de la transformation à tous nos âges, le chant de la transmission, de la transgression des pressions sociales, le chant de la longue, très longue filiation des femmes qui choisissent le sentier de l’insoumission. Il n’y a pas d’âge pour ça !
La pluie revient en après-midi, mais ce n’est pas grave. Nous retournons à l’intérieur de l’atelier pour confectionner nos amulettes, bâtons, mobiles clinquants, coffrets à messages, objets faits dans du bois de grève, à suspendre dans l’arbre-sculpture.
Demain, nous terminons l’œuvre… ou comme le disait malicieusement Danielle, l’accouchement collectif !
Voici quelques photos du processus de la journée et deux extraits de l’arbre-sculpture. Notez ici le petit suspense ! C’est que nous voulons garder la surprise pour le film !
À suivre…
1 novembre 2013
Nous, les femmes en tournage à Ville-Marie : jour quatre
2 réponses à Nous, les femmes en tournage à Ville-Marie : jour quatre